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  • Photo du rédacteurLe Réseau de Simone

Instagram pour une sexualité informée


Souvent critiqué pour sa représentation fantasmée de la réalité, Instagram est devenu un vecteur de choix pour y exposer ses opinions. Face à la profusion de hashtags prônant la superficialité, certains comptes ont su utiliser la suprématie de l’image pour en faire le média principal de leur engagement politique et social.



Alors qu’une connaissance lui affirme que l’hyper-sentimentalité des femmes les empêchent d’avoir une vie sexuelle épanouie, Dora Moutot, journaliste ayant notamment travaillé au Monde, Canal+, Arte puis comme rédactrice en chef de Konbini, se rend compte de la misinformation sur le désir féminin autour d’elle. Après cette réflexion, elle créé le compte instagram @tasjoui qui récolte plus de 20.000 abonnés en une semaine. 222k followers plus tard, la journaliste pense fonder une association sur le thème, tout en faisant face au hashtag #hystérique qui pullule sur son compte.



Pour elle, rééquilibrer les égalités homme/femme, ne doit pas seulement être mis en oeuvre dans le domaine économique (par les salaires) ou politique (par une représentation équitable), mais aussi dans la sphère intime, elle qui en parle comme “le dernier bastion du féminisme”. Le manque flagrant de connaissances sur le sujet (il faudra attendre 2017 avant qu’un manuel scolaire, aux éditions Magnard, présente un schéma exact du clitoris) se réverbère au quotidien. En évoquant la sexualité féminine et l’écoute du partenaire à travers témoignages, anecdotes et illustrations, elle souhaite démocratiser le plaisir de 50% de la population. Au final, ce que déplore surtout la journaliste, c’est le manque “d’un discours d’ordre public sur la bienveillance au niveau de la sexualité”.





Alors que @tasjoui prend une ampleur inattendue pour sa créatrice et commence à être relayé via les réseaux féministes, Guillaume, 25 ans, décide de créer un autre compte instagram qui intrigue : @tubandes. Lui qui se pose d’innombrables questions, notamment sur le poids de la virilité opposée à la sensibilité, ne se retrouve pas dans les témoignages du compte de Dora Moutot. Comme il le dit dans une interview pour Madmoizelle : “En voyant @tasjoui, je me suis dit que je n’avais pas envie d’être la voix, de suivre la voie de tous ces hommes décrits dans les témoignages. J’étais énervé contre eux. J’avais envie de crier qu’on n’est pas tous les mêmes.” C’est donc en utilisant le même format (témoignages, illustrations et coup de gueules) qu’il déconstruit les mythes et préjugés entourant la sexualité masculine (comme par exemple considérer l’érection comme un bouton on/off). Au final, deux comptes qui fourmillent de débats, interrogations et paroles authentiques dont de nombreux témoignages commencent par “je me suis rendu.e compte de”, appuyant la nécessité d’un déclic, d’une remise en question afin d’aborder un sujet, celui de l’éducation à la sexualité, qui reste encore tabou et mal renseigné.







Par Z.P.


 


Pour aller plus loin :


L’interview intégrale de Guillaume, le créateur de @tubandes sur Madmoizelle : http://www.madmoizelle.com/tubandes-instagram-masculinite-957316


L’interview intégrale de Dora Moutot, la créatrice de @tasjoui sur L’Essaim : http://www.lessaim.com/rencontre-avec-dora-moutot-fondatrice-du-celebre-compte-instagram-tasjoui/


L’émission de France Culture sur le clitoris : https://www.franceculture.fr/conferences/universite-de-nantes/clitoris-il-merite-quon-sy-interesse?fbclid=IwAR2fL6SOHpzQQmvXDl5p3jnVrod1pfAZ5svoypx48xJok8hdwmUIDW5Fpu4


Un sketch de Marina Rollman sur l’orgasme féminin (notamment) : https://www.youtube.com/watch?v=pCnsWTEaYLU

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