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Photo du rédacteurLe Réseau de Simone

Un Univers de super-héroïnes

Dernière mise à jour : 16 mai 2019

Films de science-fiction ou de fantastique ? Peu importe, les deux genres cinématographiques me conviennent parfaitement bien, tant que le film est assez crédible et me permet d’oublier ma pauvre petite existence terrienne pour deux courtes heures. Je suis communément une rêveuse, celle d’un nouveau monde où une femme peut être une héroïne qui ne s’emmerde pas avec des idées préconçues et rejette chaque stéréotype préétabli. Be whoever you want to be, être qui tu veux.


J’ai également un immense respect pour toutes ses femmes qui incarnent ces personnages car on en avait besoin : s’identifier à des héroïnes qui sortent des normes imposées par le monde cinématographique.


Peu importe la couleur de peau, l’orientation sexuelle ou l’apparence, je me retrouve dans chaque héroïne de par leurs caractères, leurs choix, leurs idéaux. Peu importe la tenue imposée par la direction du film, ce n’est pas ce qui importe. Ce qui importe c’est qu’au moment venu de se battre, elle sera là prête à se défendre et à protéger ceux et celles qu’elle aime.


Peu importe qu’elle soit soldat, mère, grande-vilaine, elfe, sorcière ou juste personne, peu importe ses pouvoirs, le plus important sera sa volonté de changer les choses et de vaincre, d’être présente no matter what, de changer le monde. Rafraîchissant.


La liste de femmes dans la catégorie science-fiction / fantastique est longue, moindre comparé aux hommes mais non négligeable. De plus en plus la femme est mise en avant. Dans cette analyse plutôt simpliste car non professionnelle, je vais tenter de vous mettre en avant les différentes étapes de cette évolution, il est donc possible que j’oublie des films et des caractères, soyez indulgents.


RIP Carrie Fisher

Les personnages féminins forts du XXème siècle.


Les personnages forts sont majoritairement portés par des hommes durant le XXème siècle, entre Super Man et Captain America, les femmes n’ayant pas la place dans la représentation du personnage fort et héroïque. Heureusement, l’arrivée du personnage Ellen Ripley, héroïne de la Trilogie Alien sortie en 1979, donne un nouveau souffle sur la répartition des rôles pour les films de science-fiction.


Ellen Ripley, précurseur des personnages féminins fort.


Pour ceux qui n’ont jamais regardé Alien (comme moi, mais c’est un accident, je suis arrivée une fois en plein milieu du film lors d’une scène autant effrayante que gore et j’ai flippé), je vais vous faire une courte synopsie de la première trilogie qui met en scène Ellen Ripley, jouée par Shigourney Weaver. Alien met en avant un équipage mené par Ellen Ripley qui vont devoir tuer un Alien au bord de leur vaisseau. Seule Ripley sortira vivante de ce combat.


Ce qui est intéressant, c’est qu’Alien est figure de précurseur pour la mise en valeur d’un personnage féminin fort qui n’a pas besoin d’hommes pour s’en sortir. A bord du vaisseau, non seulement Ripley sera la seule survivante, mais tout au long du film elle n’aura pas besoin d’être sauvé pour s’en sortir. Les hommes sont alors relégués en personnages secondaires et pourquoi pas ?


Star Wars au fil du temps, la Force est enfin avec elles.


Il est également judicieux de revenir sur un autre combat. Avant l’arrivée de Leia Organa dans la trilogie Star Wars comme l’un des personnages principaux, très peu de femmes étaient présentes dans ce genre cinématographique. Excepté Ellen Ripley, mais le film étant à la limite entre science-fiction et horreur, le public visé a été considérablement réduit. La trilogie Star Wars peut néanmoins toucher tous les âges et Leia, princesse rebelle, donne une nouvelle image où de nombreuses jeunes filles ont enfin pu être représentées dans ce monde entièrement masculin. Elle est l’unique personnage féminin de la première trilogie Star Wars.


J’ai moi-même grandi avec la seconde trilogie Star Wars où le même modèle a été mise en place et encore, Padmé Amidala, un des personnages principaux, restera plus excentré contrairement à la Princesse Leia Organa. Certes, je n’oublie pas la scène de l’arène où Padmé s’en sort comme une reine et parvient à se hisser en première en haut de l’effigie face aux trois monstres. Il aura fallu attendre la troisième trilogie pour qu’enfin les codes changent et se diversifient ; le personnage principal, Rey, est une femme et ce n’est pas la seule ! Le retour du Générale Leia Organa, la présence de Rose Tico ou celle d’Amilyn Holdo, vice-amirale de la Résistance suit ce nouveau mouvement qui donne davantage de pouvoirs aux femmes. Enfin !


Il aura fallu attendre environ 30 ans avant un changement dans l’Univers cinématographique Star Wars. Autre chiffre étonnant, la franchise Rogue One : A Star Wars Story avec pour personnage principale une femme a davantage fonctionner au box-office que le film Solo : A Star Wars Story qui retrace la vie d’Han Solo. (1 056 057 273$ contre 380 487 132$). Il semble évidemment que le public a de nouvelles attentes, en lien avec la société dans laquelle on vit. Les femmes ne sont plus reléguées au second plan.




Fan de Star Wars depuis ma plus tendre jeunesse, j’apprécie que les femmes soient davantage représentées car ce sont des personnages auquel je peux m’identifier beaucoup plus facilement. Cependant, la représentation de femmes non-blanche est pratiquement inexistante excepté Kelly Marie Tran qui joue Rose Tico, rebelle asiatique. Par ailleurs, Kelly Marie Tran a été ciblée par des insultes racistes et sexistes ce qui montre qu’une partie du public reste encore très fermé aux changements. Il y a donc de nombreux progrès à faire pour davantage mettre en lumière les femmes, toutes origines confondues et ainsi faire reculer les comportements racistes ET sexistes qui n’ont plus lieu d’être. Rey a autant le droit d’être une Jedi que Luke Skywalker, Rose Tico peut autant être rebelle que Poe Dameron et ainsi de suite.





Le XXIème siècle et ses nouveaux codes


Le XXIème siècle et ses nouveaux codes


Dorénavant, de nombreux films mettant en scène des héroïnes ont vu le jour : Katniss Everdeen dans la saga Hunger Games, Wonder Women, Captain Marvel ou Lucy. Le public étant affamé de nouveaux héro-ïne-s cassant les codes, ce n’était qu’une question de temps avant que cela devienne la nouvelle norme. Pourtant le combat a été long et semé d’embuches.


Marvel Univers, vaut mieux tard que jamais.


L’univers Marvel représente parfaitement ce problème d’invisibilité de la femme. MCU a lentement mis en avant les femmes dans ses films de super-héros. Pepper Potts, Black Widow, l’agent Carter ou le Docteur Jane Foster font ainsi pâle figure face à leurs camarades masculins lors de la première phase de « L’Infinity Sage » (qui se sépare en trois phase).


C’est lors de la deuxième phase et la troisième phase que les femmes auront davantage un rôle.


Par ailleurs, une nouvelle étude portée par un certain « Ninewheels », postée sur IMDb et relayée par Digital Spy, s’intéresse au temps passé à l’écran pour les héroïnes des films Marvel. Sans surprise, le top 5 des films Marvel avec le plus de temps de présence pour les films sont des films récents excepté Thor : Le monde des Ténèbres.


1er : Ant-Man et La Guêpe (2018)

Total : 65m 45s pour 118m soit 55,7 % du film. Hope van Dyne apparait 35 min soit la plus longue apparence entre les personnages féminins des films MCU et répartie entre les autres personnages féminins du film (Ava Starr, Janet van Dyne, etc.)


2ème: Black Panther (2018)

Total : 54m pour 2h 14m soit 40,29% du film. Nakia est celle qui apparaît le plus pour 16m 45s puis Princesse Shuri avec 14m 30, Okoye pour 12m 45s et ainsi de suite.


3ème: Avengers: Infinity War (2018)

Total : 51m 45s pour 2h 29m soit 34,53% du film. Gamora est celle qui apparaît le plus avec 19m 30s.


4ème : Gardiens de la Galaxie 2 (2017)

Total : 50m 45s pour 2h 16m soit 37,31% du film. De nouveau Gamora est celle qui apparaît le plus avec 24m.


5ème : Thor : Le monde des Ténèbres (2013)

Total : 42m pour 1h52 soit 37,5% du film. Le Docteur Jane Foster apparait 25m.


Sans surprise, les 5 grands perdants sont Captain American : The First Avenger, Spider-Man : Homecoming, Ant-Man, Iron Man et Iron Man 2. A part Spider-Man : Homecoming qui est un film récent, tous les films font partie de la première phase.


Les films les plus récents du MCU ont davantage misé sur leurs super-héroïnes, comparées au premier film Iron Man sorti en 2008. Si la répartition du temps de présence pour les femmes dans chaque film augmente de plus en plus au sein des films Marvel, d’autres problèmes restent récurrents et propre aux héroïnes/actrices.

Prenons l’exemple de Black Widow aka Natasha Romanoff jouée par Scarlett Johansson, super espionne au talent d’assassinat implacable et un des membres de la Team Avengers, est certainement celle qui a le plus connu cette invisibilisation au profit d’Iron Man, Captain America ou autre Thor. Il est important de rappeler qu’elle n’a pas de super pouvoirs et qu’elle utilise uniquement ses capacités mentales et physique, ce qui est un atout important puisqu’elle n’a pas besoin de super pouvoirs/capacités physiques ou mentales pour exister auprès des Avengers et donc se battre aux côtés de nos autres héros. Pourtant, il existe une vraie discrimination la concernant.


Premièrement, il aura fallu 10 ans pour avoir un film sur Black Widow ce qui est relativement long puisque chaque personnage d’Avengers (excepté Hawkeye) a un film à leurs noms. Ce n’est pas un personnage anodin, elle a été entraînée pour être une super tueuse pour le gouvernement russe et a tout de même mis à disposition ses capacités pour le Shield afin de faire le « bien ». Comment en est-t-elle venue là ? Par quoi a-t-elle du y passer pour en arriver là ? Autant de question qui ont été mis de côté pour favoriser des héros dont l’histoire est souvent semblable : Des héros, toujours gentil – au fond – qui veulent agir pour le bien et doivent sauver le monde (J’adore Iron Man, peut-être parce que de tous les héros MCU, il est le plus torturé). Bref, son histoire personnelle doit être passionnante et il était enfin temps de mettre en place ce projet.



Deuxièmement, sa tenue en tant que Black Widow est discutable. Décolletée, talon et tenue moulant (souvenez-vous de l’affiche d’Avengers, où elle est l’unique personnage de dos, ce qui met donc en valeur ses fesses), sa tenue n’évoluera guère jusqu’au film Avengers : Infinity War. Pourtant, les journalistes, certainement ignorant ou totalement machiste, n’ont eu cesse de poser les mêmes questions à Scarlett Johansson concernant son rôle de Black Widow, ce qui se rapporte donc à « Portez-vous une culotte en dessous de votre combinaison ? » ou concernant simplement sa tenue, ce à quoi elle a rapporté, une fois, que sa tenue n’avait jamais changé et qu’elle ne voyait pas l’intérêt de lui poser ce type de question. Il aura fallu qu’une journaliste de CosmopolitainUK installe une interview inversée où les questions superficielles étaient posées à Mark Ruffalo pour faire réagir sur ce sexisme apparent.


L’exemple est long mais nécessaire puisque c’est le personnage qui a été le plus marginalisé depuis le début des films MCU. Mais ce n’est pas la seule, ainsi l’actrice qui joue Wanda Maximoff aka La Sorcière Rouge a fait part de son envie de changer de tenue et ne plus avoir de décolleté.


Pourtant, Marvel a fait un vrai travail sur ses derniers films pour davantage mettre en avant des femmes mais pas que. Black Panther a été révolutionnaire de par son casting et sa trame. Un super-héros noir du Wakanda (Pays inexistant d’Afrique mais qui s’inspire tout de même de nombreux villes/paysages d’Afrique), une garde-rapprochée entièrement constituée de femmes, une petite sœur hyper intelligente (Plus que Tony Stark), une jeune femme qui préfère mettre de côté sa relation amoureuse avec le héros Black Panther pour le service du plus grand bien. Les femmes sont hyper présentes et avec des rôles qui sont différents et novateurs. De plus, le film met en avant les différentes cultures du peuple Wakanda qui semble être davantage en avance concernant l’égalité femmes/hommes.



Enfin, Marvel a finalement sorti son premier film avec pour personnage principal une femme : Captain Marvel qui est la plus forte de tous les caractères Marvel ce qui est d’autant plus intéressant. Evidemment, le film connaît ses détracteurs et même si ce n’est pas le meilleur film du monde, il apporte une nouvelle dynamique à l’univers Marvel. D’autant plus que Captain Marvel aka Carol Danvers est sure d’elle-même et de ses capacités, n’attend pas des hommes de prendre des décisions pour elle et reste une vraie badass tout au long du film ! Je conseille vivement !


ATTENTION SPOILER


Après avoir visionné le dernier film Avengers : Endgame, avec le sacrifice de Black Widow, l’arrivée de Captain Marvel pour protéger le Gant, une protection rapprochée uniquement de femmes, Marvel a décidé de rendre hommage à toutes ses héroïnes et on les remercie.



Wonder Woman, DC en avance sur son temps ?


Une vraie guerre existe entre les fans Marvel et DC, et sur le terrain du « produire le premier film avec une femme comme personnage principale » a largement été remporté par DC. Wonder Woman a changé les codes concernant la production de films portée par des femmes.


Wonder Woman est une guerrière amazone élevée sur une île isolée de la civilisation humaine qui rencontre accidentellement un officier américain qui va l’emmener sur le front de l’ouest lors de la Première Guerre mondiale pour affronter le dieu Arès et ainsi mettre un terme au conflit. Premier film réalisée par une femme, le film va devenir un vrai succès puisqu’il sera à la 1ère place des meilleurs films de super-héros de tous les temps par le site de critiques Rotten Tomatoes, avec plus de 92 % de critiques positives et une note de 7.5/10.



Il est d’autant amusant de regarder le film qui se déroule au XXème siècle où Wonder Woman commence à découvrir une culture qui lui est inconnu et constate que les femmes sont relayées au rang de secrétaire et ne peuvent se mêler au problème de la guerre, qui reste, comme on le sait, plus généralement un problème « d’homme ». C’était innovateur et différent, l’actrice Gal Gadot met elle-même en avant que c’est une véritable opportunité de pouvoir jouer un rôle dans lequel tant de petites filles pourront se retrouver.

Passion héroïne, passion trilogie.


Les trilogies avec pour personnage principal une femme sont également à l’honneur avec un nombre impressionnant de films proposés. Tandis qu’une partie estime que Twilight reste précurseur de ce mouvement avec Bella comme personnage principale, d’autres -dont moi- pensent que cela reste plutôt pauvre puisque l’histoire tourne principalement autour d’une histoire d’amour tout de même assez fleur-bleu : vampire, loup-garou ? Certes, les filles aiment les belles histoires d’amour un peu surnaturel, mais je n’arrive pas spécialement à m’identifier à Bella en tant que super-héroïne. En fait, pour être clair, c’est à partir du 4ème film où Bella se transforme en vampire qu’enfin elle sort de son rôle de petite chose fragile qui doit être protéger des méchants vampires, elle prendra en main sa vie et ne se laissera plus faire.



Cependant, c’est la trilogie Hunger Game avec Katniss Everdeen jouée par Jennifer Lawrence qui démontre par excellence que le cocktail science-fiction et héroïne super-badass est une super recette. Pour ma part, avec le rôle de Katniss, on suit vraiment l’évolution d’un personnage qui, selon les anciens codes, aurait davantage convenue à un homme. Katniss est une jeune fille vivant avec sa mère et sa sœur – son père étant décédé dans une mine – et qui doit chasser pour ramener à manger au sein du foyer. Elle développe donc des capacités de chasseur et lorsqu’il faudra prendre la place de sa sœur pour les Hunger Games, c’est une compétence qui l’aidera énormément à s’en sortir. Il y a certes un début de triangle amoureux qui s’installe Peeta/Katniss/Gale, mais ce n’est pas ce qui lui importe le plus et reste tout de même léger tout au long des films. Le plus important pour elle, et qui le restera tout au long des films, est de protéger sa famille et les gens qu’elle aime ainsi que de survivre. Elle portera le visage de la résistance tout au long des films ce qui l’obligera, à un moment, de s’imposer comme tel pour contrer la politique et les injustices. Divergente, une trilogie qui s’est développé peu après Hunger Games reprend les mêmes codes puisqu’à nouveau une jeune fille se retrouve dans une situation qui l’obligera à changer sa manière de vivre et devra prendre un rôle de leader pour s’en sortir.


Le rôle de leadeuse reste donc une tournure importante dans la vie de nos héroïnes puisque pour imposer leurs choix et lutter contre les injustices, ainsi que les comportements égoïstes, il leur faudra se battre contre leurs dirigeant-e-s.

En vingt-deux ans de vie, ce qui reste extrêmement court, j’ai tout de même eu l’occasion de connaitre un vrai changement dans le monde de la science-fiction et du fantastique avec l’arrivée de multiples personnages féminins variés, ce qui apporte une nouvelle profondeur aux constructions sociales préétabli par la société et l’environnement en général. Il est fini le temps des « Je veux être une princesse » ou « Je veux être un super-héros » où sa propre représentation reste tout de même très genré. C’est un monde mixte dont les capacités de super-héros et héroïnes dépendent uniquement de ta volonté à faire le bien - et sauver le monde accessoirement – et c’est tout.


Je vous quitte donc avec une superbe citation de Captain Marvel « Je ne vais pas mener votre guerre, je vais y mettre fin. » ce qui peut, d’une certaine manière, faire référence à la fin tant attendue du sexisme et qu’il nous faut donc des héroïnes et des héros de tous les horizons pour mettre fin à ces inégalités, ensemble.



 

Sources :


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